Cazelles ou gariottes de Thémines

(par Paul Brunet)

Personnellement ayant vécu une bonne partie de mon enfance à Thémines, je n’ai découvert l’appellation « gariotte » que lorsque je me suis intéressé à ce genre de construction en consultant des revues sur le patrimoine. Elles étaient appelées cazelles.

Nous pouvons constater qu’elles sont construites de différentes façons. Pour les anciennes encore debout, les toits sont couverts de pierres plates dites de lauzes de calcaire. Les récentes ont des toits en tuiles.
Dans les champs, leurs implantations sont généralement près des murets de clôture à proximité de la sortie de la parcelle. La construction en pierres sèches n’est pas très soignée et la base est carrée ou ronde. Nous pouvons remarquer l’absence de moyen de fermeture de l’entrée dont la dimension semble standard : 1 m 20 de haut sur 0 m 60 de large.
Ce ne sont que des abris sommaires pour un berger et son chien. Une petite fenêtre peut être pratiquée sur un côté afin d’élargir l’angle de surveillance sans se mouiller lorsqu’il pleut. Par contre, celles qui étaient érigées dans les fermes étaient le plus souvent rondes avec le toit en forme de cloche constitué de lauzes montées en encorbellement avec une pierre longue de forme pyramidale dressée au sommet. Les murs, toujours en pierres sèches étaient élevés avec plus de soins.
Schéma de constructionElles étaient de toutes les dimensions, il en est même qui furent habitées. Mais leur usage à Thémines s’est limité à des poulaillers, porcheries, chèvreries, pigeonniers et remises. Elles ont une porte, parfois une petite fenêtre, et un trou dans le toit avec une pierre d’envol pour des pigeons.

Ces constructions ne datent que de trois à quatre siècles, lorsque les terres furent mises en culture et épierrées. Ainsi la matière première fut-elle employée pour les construire en même temps que les murs des limites du parcellaire. C’est pour cela qu’elles sont nombreuses dans le Causse et pratiquement inexistantes dans le Limargue.

La légende dit que les bergères y filaient la laine tout en gardant les moutons. Les mauvaises langues disaient qu’elles y recevaient quelques galants en cachette.
Ce patrimoine, d’architecture simple, souvent construit par les paysans est en danger. Les remembrements, le besoin de matériaux faciles, le concassage après épierrage, le gel et le manque d’entretien pour un édifice qui ne sert plus sont les causes de leur disparition. Leur recensement au niveau de notre commune va peut-être sensibiliser les propriétaires et en sauver quelques-unes de l’oubli.

En attendant nous avons le plaisir de vous en faire découvrir quelques-unes :

Gariotte en plein champGariotte en plein champ
Gariotte dans une cour de fermeGariotte dans une cour de ferme